Les différents types de cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC)
Réf. PP-ONC-FRA-0502
Il existe deux principaux types de cancer du poumon : le cancer du poumon à petites cellules (CPPC) et le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC). Le CPNPC est le type de cancer du poumon le plus répandu : il représente près de 9 cas sur 10.
Les différents types de cancers du poumon non à petites cellules(1)
Suivant le type de cellule atteint par la tumeur et sa localisation au niveau du poumon, on distingue trois principaux sous-types histologiques de CPNPC :
- l’adénocarcinome : il s’agit du sous-type le plus répandu puisqu’environ 40 % de tous les cancers du poumon sont des adénocarcinomes. Ces tumeurs démarrent dans les muqueuses, produisant des cellules qui tapissent les voies respiratoires,
- le carcinome épidermoïde : il représente 25 à 30 % de tous les cancers du poumon. Ce type de cancer se développe dans les cellules qui tapissent les voies respiratoires et est généralement lié au tabagisme,
- le carcinome à grandes cellules (indifférencié) : il représente 10 à 15 % de tous les cancers du poumon.
Connaître le type de cancer dont votre proche est atteint est une étape cruciale dans le processus de guérison. En effet, le choix du traitement se fera en fonction de plusieurs paramètres dont le type de tumeur, et un traitement efficace pour un certain type de tumeur ne le sera pas forcement pour un autre type.
Les origines de la tumeur
Le cancer du poumon est une maladie hétérogène : il n’existe pas qu’un seul type de tumeur. Dans certains cas, l’équipe médicale pourra effectuer des tests en laboratoire afin de connaître le type de mutation à l’origine du développement de la tumeur.
Par exemple :
Des mutations spécifiques dans le gène EGFR (récepteur du facteur de croissance épidermique) (6)
L’EGFR est une protéine qui se trouve à la surface des cellules. Dans les cellules saines, son rôle est de les aider à se développer et à se diviser. Dans le cas d’un cancer, les cellules deviennent anormales et secrètent alors trop d’EGFR sur leur surface, ce qui accélère leur croissance et leur multiplication, favorisant le développement de la tumeur. L’anomalie sur le gène EGFR représente environ 10% des mutations, sa détection a d'importantes conséquences sur le pronostic et le protocole thérapeutique des patients atteints de CPNPC métastatique. En effet, des médicaments appelés inhibiteurs de l'EGFR peuvent bloquer le signal émis par l'EGFR qui indique aux cellules de se développer. Certains de ces médicaments peuvent être utilisés pour traiter ce type d’altération.
Le gène ALK (2),(3)
Le gène ALK est un gène normalement sain présent dans nos cellules qui a un rôle de récepteur. Dans le cas de cancer du poumon ce gène peut être anormal. L’altération la plus fréquente est une translocation ou réarrangement. Cela signifie qu’une partie du chromosome change de place et met ainsi côte à côte deux gènes qui ne devraient pas être à côté. Ce changement provoque une protéine anormale qui est responsable de la cancérisation de la cellule. L’anomalie (on parle aussi de réarrangement) ALK est plus fréquente chez les personnes qui n'ont jamais fumé, atteintes d'adénocarcinome (environ 5 % des cancers du poumon non à petites cellules), et chez les patients les plus jeunes (âgés de moins de 50 ans). La détection des réarrangements ALK par des tests est très importante si vous êtes atteint d’un cancer bronchique non à petites cellules métastatique en raison de l'existence de médicaments ciblant ALK.
Le gène ROS1 (2),(3)
Comme pour le gène ALK, ROS1 est un gène normal dans la cellule. ROS1 à la même altération que pour ALK c’est-à-dire qu’en changeant de place il produit une protéine défectueuse responsable de la cancérisation des cellules. Cette translocation concerne le gène ROS1 dans 1% des cancers du poumon. Les deux ne surviennent jamais ensemble.
Cette mutation n’est présente que dans les cellules du cancer des personnes malades. Elle n’est pas transmissible aux enfants de cette personne. Ce n’est pas une maladie génétique
Un diagnostic est indispensable, en effet il existe des traitements associés au gène ROS1 afin de cibler l’anomalie.
De nombreux médicaments ont été développés pour cibler ces anomalies. Ce sont des médicaments oraux (comprimés ou gélules), qui se prennent tous les jours à distance des repas. Ils sont particulièrement efficaces. Ces traitements sont prescrits dès le début de la maladie. En cas de progression de la maladie malgré le traitement, il existe d’autres médicaments du même type, qui peuvent être indiqués en fonction des situations. Bien souvent, lorsque la maladie reprend malgré le traitement, il est nécessaire de pratiquer une nouvelle biopsie afin d’adapter le traitement si besoin.
Le gène MET (5)
L’amplification du gène MET est rare chez les patients atteints de CPNPC; on la retrouve dans 2-4% des tumeurs.
La protéine PD-L1 (1),(5)
Il s’agit d’un type de protéine qu’on appelle point de contrôle. Le système immunitaire dispose d’un système de reconnaissance qui permet d’identifier les éléments dangereux. C’est ce qu’on appelle les « points de contrôle ».
Il arrive que les cellules cancéreuses parviennent à déjouer le système immunitaire pour ne pas être reconnues comme des cellules étrangères ou anormales. Les mécanismes de défense de l’organisme sont alors incapables de cibler ces cellules tumorales qui peuvent ainsi se multiplier
Références :
1. ESMO for patients
2. http://www.chu-lyon.fr/fr/espace-sante/alterations-des-genes-alk-et-ros1-dans-les-cancers-du-poumon
3. Auliac 2016
4. http://www.institut-oncologie-thoracique.com/archives/niveau_de_mutation/met-amplification
5. https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Se-faire-soigner/Traitements/Therapies-ciblees-et-immunotherapie-specifique/Immunotherapie-mode-d-action
6. https://www.revmed.ch/RMS/2011/RMS-303/Therapies-ciblees-du-cancer-pulmonaire-tests-moleculaires-a-partir-d-echantillons-cytologiques