Cancer du sein métastatique : les impacts sur la sexualité
Les femmes touchées par un cancer du sein métastatique peuvent souffrir de problèmes de sexualité (1). Quels sont les impacts de la maladie d’un point de vue physique et psychologique et comment y remédier ?
« La sexualité ça se passe avant tout dans la tête », rappelle Giacomo di Falco, psychologue spécialisé en oncologie. Face au cancer, difficile pourtant de toujours se sentir libre et disponible. « Cette épreuve occasionne divers troubles physiques et psychologiques qui peuvent bloquer une sexualité épanouie. Des traitements et méthodes permettent d’aider les patientes à aller de l’avant. Et parfois même de trouver une vie sexuelle encore meilleure qu’avant ! » (2)
Des changements physiques difficiles à appréhender
Difficile de prévoir les effets secondaires des traitements. Sécheresse vaginale, douleurs… des impacts directs venant troubler la sexualité peuvent toucher certaines patientes. D’autres seront totalement épargnées. Le mieux est de s’informer en amont mais surtout de se rassurer et n’écouter que son corps pour ne pas s’inquiéter. Si des douleurs viennent à apparaître, il est important d’en discuter : les médecins sont là pour y remédier.
Mais plus que ces douleurs, c’est bien souvent l’image qu’a la patiente de son corps qui est à l’origine des troubles de la sexualité pour Giacomo di Falco. « En perdant son sein, la femme se sent touchée dans sa féminité. C’est très symbolique d’être marqué à ce niveau-là. » En consultation, le psychologue se retrouve face à des patientes qui sont convaincues que leur image est dégradée dans l’œil de leur compagnon. Bien qu’ils essaient de les rassurer, le blocage s’installe de manière souvent irrationnelle. « Je les questionne donc sur de nouvelles manières d’envisager leur sexualité et leur féminité. Leurs yeux, leurs fesses, leurs hanches… chaque femme possède de nombreux attributs qui la rend féminine. Il faut éviter à tout prix de rester bloquer sur la poitrine. Si elles n’arrivent toujours pas à l’accepter, je les invite à s'orienter vers une chirurgie réparatrice. » (2)
Des impacts forts sur le psychologique
Anxiété, stress… les préoccupations des patientes sont parfois grandes, ce qui n’améliore pas la sexualité. Mais le véritable problème vient souvent du manque de communication dans le couple. « Chacun veut protéger l’autre de ses angoisses et simuler le fait que tout va bien pour ne pas inquiéter l’autre. Comme je le dis souvent : la route de l’enfer est pavée de bonnes intentions ! » (2) Verbaliser ses angoisses permet pourtant de les dédiaboliser mais pas évident de s’en rendre compte seul. Consulter un psychologue, voire un sexologue, en couple est bien souvent judicieux pour créer un déblocage.
Un autre réflexe à éviter ? Celui de vouloir « retrouver sa vie sexuelle d’avant ». Le changement est inévitable. Et même le bienvenu ! « Cela va être nouveau quoiqu’il arrive. C'est donc l’occasion d’explorer de nouveau type de sexualité, de sortir des sentiers battus, voire même de reprendre certaines bases. Des couples me disent bien souvent qu’ils ont le sentiment de se rencontrer à nouveau après ces épreuves. » (2)
Quelques pistes à explorer et à proposer aux patientes
- Se tourner vers des associations de patients : les échanges entre personnes qui vivent la même chose sont toujours très fructueux. Vous trouverez des contacts d’associations proposant des ateliers de groupe de parole… près de chez vous sur le site La Vie Autour,
Références :
1. INCa. Cancer du Sein et Sexualité. Disponible sur le site de l'INCa. Consulté le 04 /02 /19.
2. Interview de Giacomo Di Falco, psychologue spécialisé en oncologie.
PP-ONC-FRA-0532